When passion talks about...

 

Lorsqu’une auteure comme Marie VIDAL décide de tirer elle-même ses photos, il y a une autre dimension dans ce geste que celle de l’artisan, même employé au sens noble du terme.

L’artisan s’isole dans son laboratoire pour révéler techniquement, grâce à la dissolution des sels d’argent et à l’empreinte transférée sur le papier, une image qui peut tout aussi bien représenter un enfant qu’un paysage... Même le meilleur artisan de France n’a pas besoin d’être artiste pour exceller dans son travail.

Marie utilise les mêmes gestes de recherche du meilleur papier, de la meilleure graduation, du meilleur révélateur et reprend ces mouvements des premiers photographes qui, pour équilibrer les densités d’un négatif, passaient d’une façon mystérieuse leurs mains dans le faisceau de lumière de l’agrandisseur pour accentuer ou réduire le flux à des endroits tellement précis qu’il était difficile pour le néophyte de comprendre comment une telle amplitude pouvait donner un résultat aussi fin.

Quand elle révèle son tirage et que l’image apparaît doucement dans le liquide vibrant à la pâle lueur rougeoyante de la lampe du laboratoire, elle révèle plus que l’image, elle révèle une émotion, une part d’elle-même, un message, un constat. Elle nous révèle plus que ce qu’elle montre.

Marie par son travail de tirage fait partie de ces artistes qui n’hésite pas à prolonger leur Art dans l’obscurité du laboratoire au terme de nombreuses heures passées dans le secret et le mystère en laissant l’inspiration la guider.

Il faut laisser au temps le temps de faire son œuvre et à la magie la possibilité d’agir.

Passionnée, amoureuse du beau et de l’Art qui vient du cœur.

Elle peaufine, affine, prend son temps, donne une dimension et une valeur plus grande encore à ce qu’elle a déjà vu, mais dont elle souhaite préserver la rareté en ne tirant que 10 exemplaires de chaque œuvre dont chacune abrite une infime différence qui rend chacun de ces 10 tirages... unique.

C’est au moment où tout ce savoir, cette énergie, qui n’appartiennent qu’à elle, prennent corps sur le papier, qu’il est alors possible de comprendre comment une photo peut être plus forte qu’une peinture et avoir plus de grâce, tant il est vrai que ce qui a de la valeur n’est pas le médium mais l’artiste qui s’exprime.